Chargement
Pas de connexion réseau

Intérêt pour l'évaluation du développement professionnel des enseignants du supérieur suite à un programme de formation

Démarré par Detroz Pascal dans Réseau thématique "Évaluation et enseignement supérieur" 9 janvier 2019 14:58

Evaluation des dispositifs de formation pédagogique dans l’enseignement supérieur 

L’enseignement supérieur est sans doute le niveau d’enseignement qui a subi le plus de transformations ces deux dernières décennies. Non seulement il a fait face à une massification croissante du nombre d’étudiants, mais cette massification à également amené, dans les universités, des profils d’étudiants très variés. A ceci s’ajoute une transformation radicale du champ, voire des missions universitaires. Depuis l’avènement d’internet, les universités ne sont plus les seuls lieux où circule un savoir pointu. Le rôle de l’enseignement universitaire n’est plus seulement un rôle de diffusion du savoir, mais aussi de formation professionnalisante incluant des savoir-faire et des savoir-être. Par ailleurs, la gouvernance par les résultats, la mondialisation et une concurrence accrue font de la pédagogie un instrument permettant d’éventuellement de se distinguer dans un marché devenu concurrentiel. 

 

Pour toutes ces raisons, on attend des enseignants qu’ils transforment leurs pratiques pour affronter ces défis. Soft skills, numérique, MOOC, flipped classroom, pédagogie active... ce vocable relativement nouveau dans le champ universitaire marque cette mutation de manière flagrante. 

 

La professionnalisation des enseignants du supérieur est devenu un enjeu local, mais aussi national tant il est vrai que l’on attend aujourd’hui des universités qu’elles travaillent à la croissance de demain. Divers programmes de formation ont émergé dans les pays francophones, plus ou moins récemment, selon des modalités diverses en fonction des cultures nationales. Par exemple, en France, l’obligation, pour les établissements, de mettre en place une formation pédagogique des enseignants chercheurs nouvellement recrutés, a été promulguée en 2017. Ces programmes ou dispositifs de formation peuvent prendre place à un niveau local ou être plus transversaux et s’appuyer sur des enjeux plus collectifs. C’est le cas par exemple du MOOC "Se former pour enseigner dans le supérieur", disponible sur la plateforme France université numérique (FUN). 

 

L’enjeu et les investissements sont importants. L’évaluation et la régulation de ces programmes sont donc nécessaires, et ce très tôt dans leur genèse. Lorsqu’il s’agit d’évaluation de formation, il est souvent fait référence aux travaux de Kirkpatrick (1994) qui propose d’évaluer la satisfaction des participants, leur apprentissage, le transfert réalisé sur le terrain et le retour sur investissement. Il s’agit là d’une évaluation de type « formaliste » (Nadeau, 1988), toujours majoritaire aujourd’hui. À côté de ce type d’évaluation, s’affirment depuis longtemps des évaluations de type « naturaliste » arguant pour la prise en compte des contextes et des situations (Guba et Lincoln, 1982). On parle alors d’évaluation située (Vial, 2012 ; Mottier-Lopez, 2013) ou écologique (Younès, 2013). Dans ces approches, les dimensions de climat, de coopération, d’engagement et d’autorégulation sont au centre de la logique d’évaluation. 



© ADMEE-Europe (Association pour le Développement des Méthodologies d’Évaluation en Éducation), Neuchâtel, Suisse